Le glacier arcachonnais a la cote… en France et à l’étranger ! Rencontre avec Pascal Hamon, une personnalité atypique…
Vous avez repris la franchise en mars 2015. Pourquoi ce choix ?
Ô Sorbet d’Amour est une marque facilement identifiable et à forte notoriété. En tant que client, j’ai pensé que ce concept était facilement duplicable, grâce à cette notoriété et ce nom facilement mémorisable. J’ai alors décidé d’ouvrir une franchise. De plus, les 80 ans d’histoire de ces glaces artisanales fabriquées sur le Bassin, et la large gamme de produits, m’ont toujours fasciné. En rachetant la franchise, je réalise un rêve en tant qu’entrepreneur et je souhaite pérenniser la marque en développant cette franchise en France et à l’international.
L’histoire de la franchise Ô Sorbet d’Amour ?
Ô Sorbet d’Amour, c’est 81 ans d’histoire. La société a été créée en 1935 par Marguerite Simonin, dans le quartier du Moulleau à Arcachon, sous le nom “Au Cornet d’Amour”. Très vite le succès est au rendez-vous. Finalement, en 1985, Olivier de Labarre rachète la société. Très vite, trois autres boutiques voient le jour : Arcachon, Andernos et Toulouse. En 2001, le laboratoire de La Teste est construit afin de moderniser l’outil de production et pour répondre aux nouvelles exigences sanitaires. Deux autres boutiques sont ouvertes : à Arcachon et au Cap Ferret. En 2010, la franchise s’étend avec l’ouverture du premier magasin à Bordeaux, Place du Parlement. En 2014, Ô Sorbet d’Amour comptait sept boutiques. Aujourd’hui il y en a dix.
Expliquez-nous le concept et les valeurs de votre chaîne de magasin ?
Nous sommes avant tout des artisans, créateurs de crèmes glacées et sorbets. La qualité est omniprésente sur nos 105 parfums de glace. Notre politique de fabrication artisanale alliant tradition et modernité restera toujours notre priorité.
L’introduction en Bourse, pourquoi ?
On est dans un phénomène “d’hyper-croissance” à deux chiffres. Il fallait accompagner ce développement par des rentrées de fonds permettant d’avoir un nouvel outil de production, tout en restant sur le Bassin.
Est-ce que le particulier peut placer son argent ?
Oui. Nous sommes sur le marché libre Euronext. Tout le monde peut participer à cette grande aventure en achetant des actions “MLOSA”. Nous sommes le premier glacier artisanal en France à rentrer en bourse et une des rares sociétés du Bassin à être cotée. Un certain nombre d’habitants de la région nous ont contactés et beaucoup s’impliquent aujourd’hui financièrement dans cette aventure.
Les souhaits de cette introduction ?
La politique Ô Sorbet d’Amour ne changera en rien ! Nous voulons absolument conserver le côté artisanal et la fabrication sur le Bassin. Nous avons créé six postes la première année et nous allons doubler l’équipe d’ici 24 mois.
Les axes de travail et vos objectifs pour la franchise dans les 10 ans ?
Toujours le même produit artisanal, nous conserverons la même politique d’entreprise mais avec un fort développement.
L’authenticité, la qualité de la marque Ô Sorbet d’Amour seront toujours au rendez-vous. Nous souhaitons rassurer les étrangers et les nouveaux franchisés, et leur affirmer que nous garderons absolument la même qualité de fabrication malgré notre introduction y compris dans notre politique d’expansion. Nous espérons une valorisation entre 10 et 15 millions d’euros. L’ouverture de 50 boutiques en France d’ici 4 ans et pas moins de 300 implantations à l’étranger. Qui plus est nous serons dorénavant à la carte des desserts d’une centaine de restaurants de la région Sud-Ouest en France grâce à notre partenariat de distribution avec Pomona.
L’export dans tout ça ?
Développer des masters franchises par pays. On a commencé par la Chine, nous avons signé un contrat de distribution avec le Kurdistan et l’Irak. Au programme, nous avons l’ouverture de boutiques : une à Braga au Portugal en août 2016, en Turquie, et l’Autriche est à l’étude… Bref, une expansion à l’international assez rapide.
Aujourd’hui combien de boutiques en 2016 ?
Pour l’instant nous en avons onze, et deux en prévisions : Bayonne Ikea et Braga au Portugal.
Parlez-nous de l’évolution salariale et des futurs objectifs de développement ?
Au labo, nous sommes 15 salariés plus un directeur de production depuis le 1er juin 2016. Nous avons créé le club des Grands Chefs animé par François Adamski (MOF et Bocuse d’Or), qui confectionne une de ses recettes à base de nos glaces, ce qui renforce encore plus notre image de marque.
Votre parcours personnel ?
J’ai commencé ma carrière dans la restauration d’entreprise à Paris puis j’ai été directeur des opérations du Groupe Gérard Joulie, avant de faire l’acquisition de ma première franchise Class’Croûte. En 2005, je décide de tout vendre pour venir m’installer à Bordeaux en rachetant le Café Maritime. En 2010, le Tamaris à Andernos, puis le Restaurant de l’Hippodrome.
Vos restaurants aujourd’hui ?
J’ai revendu la plupart de mes restaurants. Aujourd’hui je suis encore à la tête du K2 à Gradignan et du restaurant Ché Moi à Mérignac.
Quelle est votre citation préférée ?
Sans hésiter, une citation de Mahatma Gandhi : “Chaque bonne réalisation, grande ou petite, connaît ses périodes de corvées et de triomphes ; un début, un combat et une victoire.”
Comment se passe la création d’un parfum ?
Nous faisons des tests de nouveaux parfums toute l’année au laboratoire. Nous analysons les ventes, les tendances : ce qui marche, ce qui marche moins et nous élaborons ce qui nous semble le plus proche des attentes du public. C’est un long travail de réflexion, de recherche et d’essais.
Les nouveaux parfums 2016 ?
Cette année, nous avons ajouté six nouveaux parfums à notre gamme : Mont-Blanc, Choco Latté citron vert, Fraise Piquillos, Manguania (crème glacée mangue), Mirabelle Quetsche et Mimosa.
Décrivez-nous une journée type de travail ?
Top chrono ! Réveil entre 4 heures et 4 h 30, traitement des mails avant de partir entre 6 h 30 et 7 heures Je passe généralement toute la matinée au siège Ô Sorbet d’Amour à La Teste. Puis l’après-midi, je m’occupe de mes restaurants et des rendez-vous extérieurs. Fin de journée dans les environs de 20 heures.
Ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
La diversité des fonctions ! Ce qui me plaît le plus c’est l’aspect entrepreneurial dans le bon sens du terme : créer de l’histoire avec de l’aventure en acceptant les risques de l’entrepreneur, y compris le stress qui va avec.
Pour finir, qu’est-ce vous appréciez le plus sur le Bassin ?
C’est l’ambiance, les gens. L’esprit chic et décontracté : la simplicité, voilà ! Je vis sur Bordeaux mais je suis tombé amoureux du Bassin et de son bon niveau de vie.