Le saviez-vous ?, Nature, Non classé

Tout savoir sur le BIO

Les BIO (s), Comprendre et bien choisir.

Depuis quelques années, les produits Bio ont fait leurs apparitions dans notre quotidien. Connaissons-nous vraiment toutes les différences entre ces produits et leurs labels ? Explications avec le magazine spécialisé ‘‘Bio Linéaires’’.

 

Manger bio est-il meilleur pour la santé ? Pouvez-vous nous expliquer pour quelle(s) raison(s) ?

La ou « les » santé(s)… beaucoup de personnes, perçoivent la bio à travers leur propre santé, mais la bio a surtout un impact fondamental sur la santé de notre terre. Terre en tant que planète mais surtout en tant que sol.

En effet, le principe de base est de nourrir le sol pour nourrir les plantes. Cet aspect est certainement le plus important de la bio et pourtant méconnu. Il faut se rendre compte que la majorité des sols cultivés sur cette planète sont quasiment morts. Nous sommes entièrement dépendants de l’énergie fossile pour faire pousser les plantes, et d’un autre côté les semences sont aujourd’hui un quasi-monopole très dangereux. Alors nous pouvons expliquer que la bio est meilleure pour la santé, que ces produits sont de qualité (puisqu’il ne faudrait pas oublier que la marque « Bio » propriété de l’État, sous règlement européen, est un sigle officiel de qualité), mais nous devons nous efforcer à voir plus loin.

Les aliments bio ont-ils des avantages du point de vue nutritionnel ? Des études ont-elles été menées en ce sens ?

Il aura fallu plus de 20 ans pour que plus personne – ou presque – ne conteste la supériorité des produits bio en matière nutritionnelle.

Pour tenter de mettre tout le monde d’accord, les scientifiques ont recours aux méta-analyses, qui consistent à examiner toutes les études comparatives de bonne qualité. Une des premières fut réalisée par l’AFSSA et publiée en 2003. Elle concluait que les produits bio ont une teneur plus élevée en plusieurs nutriments.

Cette question étant complexe nous renvoyons les lecteurs qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur www.biolineaires.com.

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Doit-on forcément opposer Bio et industriel ?

Aujourd’hui dans la profession, nous distinguons LE bio et LA bio. Ce qui nous amène à nous poser la question : quelle alimentation voulons-nous pour demain ?

Afin d’y répondre, nous devons commencer par définir ce qu’est une approche industrielle. L’industrie consiste à adapter le produit aux process de fabrication, alors qu’un artisan adapte son savoir-faire au produit. Nous pouvons aussi avoir de l’industrie selon des méthodes artisanales.

Pour en revenir au monde agricole, il faut le reconnaître, depuis la fin de la seconde guerre mondiale (et notamment la rentabilisation des usines de nitrate servant à fabriquer les bombes converties en production d’engrais de synthèse), le sol est devenu un simple support et les plantes ont été adaptées aux outils. Ainsi, nous avons inventé des plantes adaptées aux moissonneuses-batteuses, des blés riches en gluten afin de faciliter la productivité de la fabrication du pain, etc.

Qu’est-ce qui différencie les produits bio des non bio ?

Vaste question, beaucoup de choses. Avant tout, la vision agricole qui finalement consiste à retrouver une autonomie alimentaire et une gestion de notre environnement, proche du principe d’économie circulaire.

Un autre point important qui crée une différence est l’utilisation des adjuvants et additifs alimentaires. En bio, le règlement européen autorise 48 additifs contre 320 en conventionnels et la plupart sont naturels. Les rares additifs chimiques autorisés (nitrite en charcuterie, sulfites dans le vin) le sont en quantité nettement plus faible. Notons que ces additifs sont très contestés en bio, ainsi depuis quelques années sont proposés aux consommateurs des produits bio tels que des jambons blancs sans sels nitrités ou des vins naturels.

La Bio est en perpétuelle recherche de naturalité, alors qu’en conventionnel, nous nous apercevons qu’un additif contesté est souvent substitué par un process ou un autre additif moins connu.

En quoi consiste l’agriculture biologique et quel est son intérêt ?

C’est un choix de société. Nous oublions souvent qu’en France nous avons près d’un suicide quotidien d’agriculteur et peu de personnes s’en offusquent. L’agriculture telle que nous la connaissons est à la fin d’un cycle, économiquement sans un soutien des états, elle est condamnée, du point de vue de l’environnement, cela est une catastrophe.

Quand nous regardons l’évolution de la bio contemporaine, elle a prouvé sa raison d’être. Malheureusement en 1987 quand l’agriculture biologique est devenue officielle, elle n’a retenu que la partie agronomique de son approche. Nous considérerons que cela est un progrès, mais nous militons toujours pour que les principes d’équité soient mieux pris en compte. Le commerce équitable est reconnu par les institutions que depuis très peu de temps et la loi ESS en 2015.

L’agriculture biologique est-elle naturelle ?

Pour vous répondre, la nature ne fabrique pas de vin, mais du vinaigre. L’Homme doit s’adapter à elle et la « cultiver » mais non l’exploiter.

L’agriculture biologique a-t-elle des rendements suffisants ?

De plus en plus d’études comparatives abordent ce sujet. Le principal problème est que les bases de comparaison ne sont pas toujours les mêmes. Par exemple, durant des années les données ont comparé les rendements des blés en France selon un principe de moyenne. Alors que dans le bassin parisien aux sols plus favorables où très peu de blés en agriculture biologique sont produits, les rendements sont comparés aux blés produits en bio cultivés un peu partout. Dans la même approche, alors qu’en bio nous produisons majoritairement des blés planifiables, que nous comparons à des blés fourragés aux rendements bien supérieurs… Cependant il a été démontré qu’en période sèche, les blés (qui ne sont normalement pas irrigués) ont un rendement supérieur en bio, cela vient de la structuration du sol.

Enfin, nos outils agricoles ne sont pas bien adaptés à une production importante des sols. Si nous voulons une forte production de matière, il est indispensable d’amalgamer les cultures (exemple, maïs + haricots, maïs + tomates, chou-fleur + oignons…). Une autre technique est de plus en plus étudiée (et développée), l’agroforesterie, elle consiste à associer les arbres et les cultures ou l’élevage… son rendement de biomasse est supérieur à des cultures séparées (bois et produits agricoles).

Serions-nous capables de produire suffisamment si tout le monde mangeait bio ?

L’agriculture conventionnelle phyto-dépendante crée des dommages indirects sur l’environnement qui deviennent insoutenables. Son coût pour la société devient d’ailleurs trop élevé. L’agriculture biologique devra nourrir le monde.

Est-il préférable de manger bio ou local ?

Bio et local c’est idéal. Malheureusement le local seul est bien souvent celui qui utilise beaucoup « trop » de produits de synthèse. De plus, ces productions sont sans aucun contrôle. Mais dans le fond, bizarrement en bio, au niveau national, nous importons dans les 30% de matières, principalement des produits exotiques. Jamais personne ne soulève la question du niveau d’importation en conventionnel (environ 70% des fruits et légumes).

Le bio est-il forcément plus cher ?

Chacun d‘entre nous regarde le prix en magasin… sans prendre en compte dans ce que l’on paye : l’aspect social, environnemental, la dépollution des sols, l’appauvrissement des sols, la destruction de la biodiversité (abeilles, vers de terre, vie du sol, notamment), les conséquences économiques des maladies liées à notre alimentation… L’ardoise pour les générations futures sera salée… Le prix de vente du bio est réel.

Y a-t-il une différence de qualité entre un produit Bio acheté dans une grande surface classique et un magasin spécialisé ?

La question est sensible, dans le fond, les produits Bio en grande surface sont conformes à la réglementation, sur ce point, nous devons nous remettre aux services des institutions pour nous le garantir. Cependant, il existe énormément de techniques pour faire un produit similaire et sur ce point, nous pouvons constater des écarts. Les industriels de l’agroalimentaire sachant adapter les produits au prix.

Le consommateur choisit et bien souvent mal. Nous pouvons prendre un exemple simple, les jus de fruits. En magasin spécialisé, la majorité des ventes de jus sont des purs jus alors qu’en grande surface, ce sont des jus de fruits (eau + concentré), voire des nectars (eau + sucre + concentré). Cela est un exemple parmi d’autres.

Je fais cependant le constat que certains prix sont illogiques en grande surface, par exemple lors de la semaine du 11 au 15 juin 2018, j’ai relevé que le riz blanc bio était moins cher que le riz basmati bio. Ces « variations » qui sont dues à plusieurs facteurs, notamment le fait que des fournisseurs proposent des produits bio et conventionnels avec des jeux de marges compensées, ont la particularité de faire perdre la notion de prix juste au consommateur.

Nous pourrions remplir votre magazine d’exemples pas très « clean » sur la qualité des matières premières utilisées car, même en bio, il existe pour la même production différentes qualités de produit.

Ensuite, en magasin spécialisé, le côté découverte de nouveaux ingrédients ou produits est passionnant, n’oublions pas que le retour des variétés anciennes de tomates a été porté par les magasins spécialisés, l’Aloe vera, l’huile d’argan en cosmétique, le jus de grenade et tant d’autres produits…

Ici en pleine région viticole, on ne peut pas éviter une question sur le vin bio. Le label c’est seulement sur la culture du raisin ou cela prend en compte tout le procédé de « vinification » ?

Depuis 2012, il existe un cahier des charges pour la vinification en bio. Ce texte a été long à mettre en place car des différences majeures existent dans les techniques de vinification des 27 membres de la communauté européenne.

Certains points, tels que les seuils de quantité de soufre ont été des sujets complexes, en effet, certains pays tels que l’Allemagne produisent des vins blancs complexes à conserver sans une proportion de soufre plus importante… Un compromis a été adopté. Dans tous les cas, depuis cette adoption, les vins bio sont de plus en plus reconnus (et médaillés) comme quoi, là aussi, l’utilisation massive de produits de synthèse n’est pas gage de réussite organoleptique.

Savez-vous que la vigne représente en France 3% de la surface agricole française et … 18% de l’utilisation des produits phytosanitaires. Il était temps que les vignerons réagissent, mais il est aussi de notre devoir de consommateurs d’accompagner ce mouvement, Nous serons tous gagnants..

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